Des hauts et des bas

Ce coup ci c’est moi qui fait bien le chien tandis que dom va raccrocher la savoyarde assez loin sous le vent. Du coup je me frotte les mains en me disant que je devrais le griller Grin

En fait il pénètre bien dans la brise le long de la ligne de crête tandis que je ne trouve aucun des thermiques habituels. Je glisse donc face au vent pour venir en appuis sur la zone bien venté monter en dynamique. En fait, la brise est tellement forte aujourd’hui qu’elle doit souffler tous les thermiques. Y a plus rien. Steph m’a rejoins et nous radassons en cœur sur la crête. Nous avons passé 10 minutes sur cette crête, ça change du rythme que nous suivions jusqu’à présent. Pendant ces dix minutes nous volons entre 1300 et 1400 mètres ce qui est entre notoirement insuffisant et très limite pour tenter de se jeter sur le pic de la sauge derrière.

A un moment, Stéphane pète un câble, il lance l’opération commando suicide et fait feu sur le pic de la sauge. Au même instant, je vois un groupe de 4 corbeaux en train d’enrouler sur la crête. Je fais donc un virage pour retourner à leur endroit et … ils sont partis avec la bullette et la bullette est partie sans moi. Du coup je retrouve un poil trop bas un poil trop sous le vent. J’avance contre le vent et n’y tiens plus, je pars … et rapidement je me rends compte mon erreur. Je suis tellement trop bas et tellement trop derrière que je me fais proprement enterrer par la brise qui replonge de là où elle nous tenait en dynamique. Je fais tout ce que je peux pour à la fois diminuer le temps de mon supplice sans gâcher les précieux mètres qui vont immanquablement me manquer. A peu près à mi chemin (avant la vache inexorable) je croisse un ressaut de la brise. Je me met debout sur les freins pour profiter au maximum de ce sursaut salutaire qui me permettra encore quelques mètres de distance. Je suis à 200m/sol et encore à une 100e de mètres de la falaise où je pourrais raccrocher et ma magic se met à voler sur des vapeurs. Normalement, il faudrait que je jette l’éponge et que je m’aligne dans le champ dégagé qui est encore accessible, mais ma magic m’aide et me dis non, on va le faire… alors je la laisse faire. Elle trouve elle même le chemin optimal qui permet de se rapprocher de la petite falaise sans perdre les précieux derniers mètres d’altitude qui font la différence au niveau du rendement dynamique.

Pendant se temps, Stéphane, sur les conseils de moule est parti au fond de la combe pour rejoindre le bec à droite… et il se prend une belle demi aile coté relief. J’ai vu arriver la manœuvre et il me semble avoir vu aussi Stéphane la voir arriver. Il était dans le fond, collé au relief. Je l’imagine très bien se mettre à transpirer « je vais m’en prendre une belle », l’aile bouge dans la turbulence et finie par fermer un bon coup sec. Le pilote (chapeau monsieur Smile ) gère puis retourne dans un coin plus sain. Il doit quand même commencer à accumuler la fatigue de ce vol qui a été très rapide du point de vue pilotage et très lent du point de vue progression. Il est moins à l’attaque et un peu plus sur la défensive.

Je prends rapidement les quelques mètres qui me permettent de me jeter sur le bec Charvey. Ensuite là je retrouve -enfin- le thermique habituel. Enfin… d’habitude il démarre quand même plus bas et là il aura fallu que je travaille un peu plus le soaring. Je grimpe finalement le Pic de la Sauge dans un bon thermique bien poussé par le vent. Stéphane entame la transition pour la Galoppaz. Je saisi vite ma radio pour le faire bifurquer plus à l’ouest, j’avais l’impression qu’il allait se mettre sous les rouleaux de la (forte) brise, à l’est de la Galoppaz.

Je rejoins Stéphane sur la Galoppaz. Il travaille la face sud, luttant conte le vent. Je me mets sur l’arrête ouest, dans une confluence thermique et dynamique pour tenter de prendre rapidement du gain, mais le vent est trop fort.

Dom qui est parti devant nous averti à la radio que la brise des bauge le bloque, lui et quelques gars, aux Aillons. J’arrive à me faire entendre à la radio en proposant de bifurquer sur le Margériaz. Stéphane et moi somme idéalement placé : il suffit de remonter au vent d’un petit kilomètre pour ensuite se laisser glisser sur une grande falaise idéalement exposée au soleil et à la brise. Cette crête à mouette nous guidera directement au virage juste avant le Margériaz. J’entame ma branche face au vent quand je vois dominator partir directement depuis là où il est. Sincèrement je ne l’ai pas vu passer … mais j’ai cru entendre les cris d’alarme des écureuils lorsqu’il marchait sur les arbres.

Moule est déjà dans le fameux virage que fais la falaise. Il a trouvé un bon thermique qui le monte, le monte, le monte … jusqu’au nuage. J’arrive et prend moi aussi ce thermique. Ça fait une éternité que nous volons en basse altitude. Un peu d’air frais fait du bien. Je queute la fin de thermique à 2400 estimant l’altitude suffisante pour rejoindre le gros cumulus sombre qui orne le Margériaz. En fait le début de transition se fait bien puis rapidement je me fais bloquer par la brise et descendre. Heureusement le cumulus est tellement actif que son aspiration se fait vite sentir et me permet de rependre l’ascension bien avant le « noyau ». Dom est plus haut que moi, légèrement plus au sud. Je le vois à la base du nuage. Un peu plus loin en vallée 4 delta et rigides tournent sur le bord ouest de l’ascenseur créé par cet énorme machin. En fait ils sont tellement au bord que je les atomise en vitesse de montée … mais je vais légèrement rentrer dans le bidule. Et j’ai perdu dom de vue. Bon je prends mon cap face à l‘ouest pour sortir face au sire. Entre mon compas bloqué et le temps de réaction du GPS, je sors non pas plein ouest mais légèrement nord ouest. Je cherches partout le gars Dom … ayé je l’ai trouvé il est tout en bas (enfin il doit être du coté de la base du cum) et au sud.

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