Tard … trop tard

Voilà … après mes aventures de la veille (petit quadrilatère de 67 km pour se réserver pour ce Samedi), après l’apéro chez man’s qu’on a écourté vers 23H pour être en forme on va faire un gros dodo bien réparateur … quand deux nigaudes bien éméchées réveillent tout leur carnet d’adresse pour souhaiter une bonne année. Malgré cela ou peut être à cause d’un peu trop d‘excitation… j’ai du mal à attendre que le réveille sonne ce matin. Le petit déjeuner est avalé et avec blue nous nous mettons en route. Je suis comme un coq en patte, Blue a tout prévu pour que cette journée soit une réussite. Il a même acheté des sandwiches et du pâté-croute qu’il met dans sa glacière.

Le téléphone chauffe pour organiser les derniers détails logistiques. Marco est en retard d’une vingtaine de minutes. Sioux voudrait se joindre à nous mais doit passer par saint hilaire rendre l’aile qu’il essayait hier. Je les réunis tous les deux pour qu’il ne fasse qu’une voiture tandis qu’avec blue, nous monterons dans la voiture de Stéphane qui est en avance d’une bonne vingtaine de minutes sur le rendez-vous de 10 heures aux pompiers de Monestier. Nous aussi (blue est moi) sommes un peu en avance, ça tombe bien. Stéphane et ses acolytes (le poète Pierre et dominator) sont excités comme des puces quand ils nous rejoignent.

Le temps de se serrer la paluche, on file montrer l’atterro à Pierre histoire de faire comme c’est marqué dans les manuels : toujours passer par l’atterro avant. Et là on observe le ciel … ça commence déjà à bourgeonner partout. Nous nous étions donné rendez-vous à 10 heures aux pompiers. Il aurait fallu être à 10 heures prêt à décoller. Du coup il n’est plus question de louper un seul instant. La course contre la montre est déjà engagée. Et là, coup sur coup stupeurs, enfer et damnation. Blue a oublié sa glacière avec les sandwichs dans sa voiture. Je me dis que ce n’est pas si grave, avec le stocke de pompotes et de barres de céréales que j’ai, on ne devrait pas trop mourir de faim … quand je me rends compte que j’ai oublié ces stocks : ils sont habillement réparti dans ma veste, que j’ai laissé dans ma voiture quand j’ai pris la combinaison de ski. Je me retrouve avec en tout et pour tout la pompote et la barre de céréales que j’ai en ultime réserve dans mon cokpit. Nous somme largement trop en retard par rapport aux conditions pour redescendre à monestier chercher la nourriture… on fera sans… finalement Stéphane me filera 2 gouters d’Enzo que je vais dévorer au décollage.

Nous voilà au parking, il ne reste plus qu’à monter dans le pré pour décoller. Le Vercors est tout chapeauté d’une rue continue de cumulus bien formés. Blue prend gentiment mon gros sac et me laisse porter son petit sac à main (). Ainsi allégé je vais du plus vite que je peux pour monter. Arrivé au déco les dégâts sont évidents : La rue de cum est très installée et elle parcours tout le Vercors.

Je me prépare aussi vite que je peux en essayant de ne pas me précipiter. Hier, en refixant mes freins avec stéphane, nous avons fixé les poignées d’une longueur de téléphone plus haut pour récupérer le jeu gagné grâce aux nouvelles poulies montées plus haut. Comme il a été étonné de la grande remontée des poignées, je fais un prégonflage de l’aile pour vérifier si je n’ai pas fais une bêtise. Non, tout va bien, l’aile au dessus de la tête, sans toucher aux freins, dans la brise, le bord de fuite est libre comme il faut. Je repose l’aile, fini de me prépare. JE fais passer la consigne aux copains : on enroule à droite sur tout le vol: mon nerf sciatique est bloqué, je n’ai aucune sensation et je ne peux pas enrouler à gauche.

Il est temps que je m’envole. Le gonflage est nickel propre. Je me retourne, appuie sur la ventrale et nous décollons ma brave magic et moi dans une aérologie installée. Quelques mètres après la pelouse du déco, je rentre dans la masse d‘air et … impossible d’appliquer du frein à gauche pour piloter les mouvements de l’aile. La commande sort par le milieu du faisceau de suspentage. Je passe ma grosse paluche à l’intérieur des suspentes et m… nan c’est plus grave que ça : la suspente de frein fait plein de tours entre les autres suspentes qui l’empêchent de coulisser. En tirant comme une brute, j’arrive à appliquer du frein mais il peine à remonter. En plus faire tout un vol comme ça, je vais fondre les suspentes ça va pas le faire. Je suis très énervé. Une bête pré-vol bien académique comme on apprend en école, en sortant les frein à l’extérieur m’aurait permis de vérifier la chose et d’y remédier. J’enquille un virage à droite. Je suis à hauteur du décollage. Si je continue sur cette trajectoire, je devrais l’atteindre sans problème mais je vais me poser à contre pente et vent de cul et il faut absolument que je ménage mon dos. Je fais donc quelques huits pour remonter et me positionner comme il faut. Pendant ce temps, je vois Dominator qui décolle et file direct vers le pilier sud. J’enrage de ma c*nnerie d’autant plus que j’ai l’impression que je mets un temps infini pour remonter (en fait en analysant ma trace j’ai mis 3 minutes entre le déco et la repose). Je me présente par derrière le haut du décollage. Deux virages bien cadencés pour rejoindre la pelouse, une bullette passe et me remonte alors que je suis déjà un peu haut. Je plante les freins et fais une approche limite décrochage comme à la belle époque de la fidji. Je touche le sol presque très proprement, me retourne et jette mes moufles pour m’occuper de la commande gauche. Le plus simple est de défaire la poulie. Je demande de l’aide aux personnes présentes. Une jolie jeune fille défait le nœud de ma poulie. Je ressors la commande puis refais vite le nœud. Vite il n’y a plus de temps à perdre dominator et stephaccélérator sont déjà en train de faire le plein au pilier sud. Je suis derrière l’aile de la jeune fille. Un gonflage bien propre, l’aile au dessus de la tête, je marche en crabe sur le coté pour éviter son aile à elle. Me voyant faire, elle veut ranger son stabilo, je lui dis de ne pas s’embêter quand je me prends une demi-aile. J’essaye de contrer gentiment mais sans insister : il y a du monde étalé partout. Je repose mon aile puis refais un gonflage et top déco … 10 minutes très exactement après mon tout premier déco.

Pages : »