Cela fait longtemps que je joue de malchance … non pas que je sois superstitieux (il parait que ça porte malheur Evil Grin ) mais force est de constater qu’à chaque fois que je serais dispo pour voler, il y a une météo de merde… en revanche quand il y a un petit truc qui m’empêche de voler, ça a l’air jouable. Ce Mardi, je suis dispo … je le sais depuis plus d’une semaine et malgré ça, les voyants MTO restent au vert Smile. J’y crois assez peu car il fait quand même assez chaud (le vent de sud a soufflé une bonne semaine), j’ai un peu peur que cela soit stable, mais je vais quand même pouvoir tenter plus qu’un ploufIl y a un peu d’activité sur le … mais ça n’est pas l’effervescence des alertes météo. Je n’ai donc aucun objectif particulier hors celui de voler un bon peu. Pour des raisons logistiques, je choisi le site de saint hil qui me permettra un parcours simple, même si c’est stable. Le matin, au moment du départ, je contacte le Steph qui est chaud-bouillant pour la journée et qui scrute les conditions qui se mettent en place. Sur la route, j’observe que les nuages sont bas. Mais les cumulus indiquent une activité thermique, y compris sur le grand Ratz (site d’après midi alors qu’on est encore le matin).

Passant du coté de Voreppe mes ambitions remontent : je suis en train de calculer une bonne ballade qui me ferait tourner autour de la Chartreuse dans le sens horaire : saint hil -> Néron -> Les som -> Granier. Les plafs sont bas le vol sera donc un peu engagé, mais comme ça part de bas, ça doit être jouable Cool .

Grenoble et ses bouchons. Un accident sur l’A51 bloque le périph grenoblois. Je passe par la bastille qui est elle aussi bloquée … bref du coup je serais trop tard pour rejoindre les copains à l’atterro. Je file directement et le plus rapidement que je peux au déco (où j’arrive finalement avant les autres). habillage express … puis installation au déco. mince j’ai oublié ma banane avec mes papiers dedans. je vais la chercher dans la voiture … et j’y vois aussi mes gants. J’espère ne pas avoir oublié ma tête ! comment je vais faire tenir le casque sinon ? Dépliage, préparation … fumele panneau solaire qui alimente mon vario est cassé … il faudra que je répare … mais surtout je n’ai pas rechargé les batteries du vario … je comptais un peu dessus quand même.

Les conditions au déco nord sont cycliques, mais les cycles sont réguliers, confortables … bref c’est quand même moins galère qu’habituellement. Steph et Sté sont déjà partis. un cycle favorable … je ne me précipite pas, j’attends le suivant. je m’étonne moi-même de mon calme inhabituel. Normalement, je me serais précipité dans la bouffe pour décoller au plus tôt. le cycle suivant arrive, je décolle … Sortie de déco tout va bien, je regarde mes instruments beurk rien ne va plus : le vario est éteint et le GPS est en mode « Man Over Bord » (prise d’un point rapide). Je tente de rallumer le vario et de maniper le GPS quand une sensation me rappelle qu’en sortie de déco, à st hil, il y a des thermiques et qu’il faut un peu piloter. Je regarde l’aile … elle est en train de se ré ouvrir après une (belle) fermeture à 50%… bon je pilote un peu, je vais au milieu de la combe … j’arrive à remettre le GPS en mode normal et sur l’écran qui m’intéresse … mais le vario refuse obstinément de s’allumer. Je fais route vers Chateau Nardant et tente encore d’allumer le vario sans aucun succès… je me dis qu’il doit être à platfume Je vais donc voler sans vario … j’espère que je sais encore faire, parce que là, je commence à accumuler les handicaps : vol de reprise (pas loin d’1 mois depuis le dernier vol), véritable vol de prise en main de ma nouvelle aile, passage à un modèle compet (après très peu de vols en 2 ans).

En plus, voler sans vario alors que ce n’est pas mon point fort … et c’est un doux euphémismebang Devant le déco delta, une autre aile m’ouvre le bal … mais finalement sa trajectoire ne me plait pas. finalement, je me retrouve tout seul aux antennes (l’autre est resté devant le déco delta). ça monte … je sais qu’à l’école d’escalade je vais galérer donc je tente le plein au GPS. ça ne monte pas beaucoup et l’absence du vario provoque un grand calme. J’entends bien le bruit du vent, mais il me manque l’affolement du vario, pourtant aux antennes la pompe est habituellement « rugueuse ». du coup dans mon cerveau, je commence à me dire que les conditions sont assez douces. J’avance sur saint Pancrasse. Je m’écarte du relief parce que je n’ai pas confiance en ma maîtrise de l’aile, mais globalement je ne perds pas trop d’altitude. Je fais le tour de l’école d’escalade, ça remue un peu. j’ai les deux sensations qui se télescopent : à la fois l’aile qui bouge un peu, à la fois le grand calme auditif (manque du vario) … je fais un (bon) plein avant de me jeter sur les tunnels. il faut piloter un peu l’aile, mais ça monte globalement assez facilement. et là, de l’autre coté, je vois d’autres parapentes qui sont déjà aux tunnels. ils se prennent de ces mouvements de tangage. J’en vois un, il a tous ses caissons en train de chercher la lune dans le ciel. Le gars se débat avec ses commandes … et c’est là que j’analyse que ma fausse sensation de calme vient de mon manque auditif. sans les alertes de mon vario, je crois voler par temps calme. bien sur je me rends (un peu) compte qu’il faut un peu piloter… mais je suis plutôt en pilotage réflexe plutôt qu’en train d’attaquer (promis vincent : il faut que je trouve un mot moins martial et plus sportif Wink ) la masse d’air pour avancer activement. C’est là que je me rends compte que je n’ai pas encore mis l’aile sur la tranche ! à force d’avoir cette sensation de calme, je n’ai fait qu’enrouler « très à plat ». Du coup je me met en virage un peu plus prononcé (pas complètement sur la tranche non plus) … je me concentre sur mes sensation pour essayer de grignoter le noyau…

Je travaille ma monté à château Nardant quand une Usport arrive. il arrive plus haut que moi, se retrouve plus vite au plaf et part devant vers le saint Eynard. Je queute un peu la fin de ma montée pour ne pas prendre trop de retard et j’enquille la transition derrière cette Usport. youpi je suis plus rapide que lui, je le rattrape. Mais … mais mon accélérateur est 95% inefficace. Mon vol précédant, l’accélérateur était beaucoup trop tendu. J’ai rallongé les ficelles … mais du coup c’est maintenant beaucoup trop détendu. Je dois gagner quelque chose comme 5km/h au 1er barreaufumebon, ben encore un réglage à (re)faire pour la saison. Ceci dit, grâce à la vitesse de mon aile (et mes crampes au mollet pour essayer de gagner 5,001 km/h) je le rattrape quand même. En plus, je peux profiter de ce qu’il teste la masse d’air devant pour optimiser ma trajectoire : il part trop en vallée et se fait plomber, je serre à droite sur les avants reliefs de la chaine du st Eynard et ça monte Smile . La course vers le saint Eynard sera juste un tactique de placement par rapport à la masse d’air, au relief : «coller ou s’écarter» telle est la question. A ce jeu là, je ne suis pas mauvais. Il me dépasse au premier pic quand j’assure 2 tours dans le thermique pour éviter de galérer sur la barre forestière, je le repasse un peu plus loin…. et j’arrive au saint Eynard. Le thermique y est généreux et je le trouve assez décalé en face du saint Eynard. Je fais un petit plein et feu sur la butte intermédiaire du Rachais. Le thermique y est faible, le Néron est loin, je suis bien contré par le vent de sud. fumesi j’avais eu mon vario, j’aurais pu tenter la transition et faire mon tour de la chartreuse … mais là, je le sent trop aléatoire. Je vais me faire un aller-retour … ça fera déjà pas mal pour un (bon) cross de reprise. Et puis il était prévu que le sud rentre dans l’après midi … ça peut devenir rock’n roll et puis si je rentre assez tôt, je pourrais aller faire des courses pour remplir mon frigo (PS : de bien belles excuses finalement … mais faut pas forcer le destin).

La Usport a négligé mon thermique et file vers la Bastille. Je file donc moi aussi faire une balise à la Bastille. le thermique y est -là aussi- faible … trop faible pour envisager de sauter sur le Néron … c’est décidé : demi tour, goto sintil… Je fais demi tour, la Usport est légèrement devant moi. Il se fait plomber encore au large. Je passe au dessus des crêtes. Il revient aux crêtes prendre un thermique et le décalle vers Grenoble. Au col, je prends une petite bullette thermique, mais je ne l’exploite pas vraiment car elle décale vers l’arrière. La Usport décale et monte, je décide de forcer le passage. J’ai bien conscience que je me fais plomber mais c’est aujourd’hui, à la lecture de la trace ( à -6,5 m/s) que je vois combien l’alarme de chute de mon vario m’a manqué. Au milieu de la combe entre le Rachais et le saint Eynard, j’ai l’impression que ça monte … je cherches (en fait, avec la trace c’est juste la fin de la « chute » et l’arrivée dans une zone de zérotage) … je ne trouves rien. Je commence à envisager la vache à coté de l’église de Correnc le haut. avec la RSF ça va devenir trappu cette vache. Déjà avec la Magic, c’était très tangent … mais là j’avoue que je m’inquiète un peu. Du coup je tente ma chance sur un pré – petit plateau qui surplombe la route de la chartreuse. Je me dis que le plateau avance sur la vallée. il est toutes orientation … il devrait bien y avoir un petit quelque chose qui déclenche par là bas. J’arrive assez bas au dessus du plateau. Peut être trop bas pour exploiter quoi que ce soit ? j’ai l’œil rivé sur le GPS, l’autre œil en train de calculer des  trajectoires, mes options possibles enfin j’ai le troisième œil complètement fermé (ou plutôt ouvert si on fait référence au 3e œil indien) pour me concentrer sur les mouvements de l’aile, pour me laisser guider par mes sensations. ça monte un petit peu. l’écran « vario » du GPS me gratifie d’un +0,5 mais il a tellement de retard que quand je vois ce +0,5, je suis dans une sensation « qui ne monte plus ». je fais mon virage en me concentrant encore plus sur mes sensations. Je retrouve mon +0,5. je me concentre encore plus sur mes sensations pour que ma demi aile droite et ma demi aile gauche soient en harmonie avec le thermique. le 0,5 hésitant se transforme en 0,5m/s fixe. Puis le vario grandit encore pour atteindre un +1m/s et malgré l’énorme retard du GPS, je sais que je suis encore dans la pompe. Là je retrouve espoir. Je sais que je peux me refaire de ce point bas. La USport est passée sans faire de point bas … elle continue sa route sans moi. Je me re concentre sur mon thermique pour dériver avec lui ce qui en plus me rapproche du relief du saint Eynard. Je me jette sur les barres rocheuses. Avancer et chercher le thermique plus loin ? Mince à gauche, les arbustes bougent et moi je n’ai plus cette sensation de monter. Demi tour, resserrer le relief, passer en fin de virage au dessus des arbustes dans une aérologie un peu chahutée. ça re monte, ça monte de plus en plus fort, de mieux en mieux, ça devient un vrai thermique vigoureux.

J’atteins l’altitude du fort, je reviens vers lui puis enquille la chaine pour rentrer vers saint hil’. je croise quelques ailes qui arrivent (enfin) au Saint Eynard. Je monte bien, je me rapproche de la base des nuages et je choisis une position intermédiaire entre la zone où ça monte bien (mais où ça va me faire rentrer dans l’ouate) et la partie où ça descend. Et, comme ça, j’avance jusqu’à la combe de Manival. Juste avant la combe, sous le vent du dernier éperon, je trouve un bon petit bout de thermique qui me remonte un peu … mais le plafond est trop bas pour tenter le bec Charvet au fond de cette combe. Il y a du monde à Chateau Nardant dont quelques ailes qui -visiblement- ont l’intention de rejoindre la dent de Crolles. A saint pierre de chartreuse, je vois une aile… si seulement mon vario avait marché … c’était le bon plan ! les plafonds sont plus haut à l’intérieur. Rejoindre Saint Pierre par la dent de Crolles ou le bec Charvet ? Non je ne peux pas y arriver : les plafs ici sont trop bas. Je file donc sur Chateau Nardant que je rejoins super haut (à la réflexion : poussé par le sud, ça aide … du coup peut être que bec charvet -> saint pierre ça aurait pu se tenter ?). Je cherches un peu le meilleurs thermique à Chateau Nardant … et là, une idée folle : retenter de voir si le vario veux bien s’allumer et … ??? il s’allume. Je regarde le niveau des accu : presque plein bang je ne comprends pas pourquoi il ne s’est pas allumé tout à l’heure.

Avec mon vario, la montée à chateau Nardant est plus efficace Smile Transition vers le fond de la combe de Manival. Le vol est plus mouvementé aussi … ça enchaine les bips (vario >0) et les beurks (alarme de chute)… va falloir que je règle aussi l’amortissement du vario. Petit crochet par le mont juste à coté du bec Charvet (si quelqu’un connait son nom ?) puis je me jette dans la foulée dans les gencives de la dent de Crolles. Je monte assez facilement mais pas assez haut, alors j’avance jusqu’aux paravalanche où je refais un plein. Du coté de saint Bernard, je cherche … il doit y avoir quelque chose, mais je ne le trouve pas. je fais ça une fois, deux fois … à la troisième, je suis obligé de décrocher de la falaise du haut et me jeter dans la combe au nord de saint Bernard. J’ai un peu d’appréhension parce que c’est là que j’ai fais le gland … du coup je passe très au large du pic avant la chapelle de St Michel. Je recolle à la falaise en profitant du dynamique et vais aire une balise aux éperons au dessus du Touvet.

J’hésite à pousser vers ste Marie … ça le fait: je vois des ailes qui y sont … mais je commence à être passablement fatigué. Je préfère jouer la prudence donc demi tour. Je travaille gentiment le plein vers le col de Marcieu. Je profite du paysage, la « station de ski » est désaffectée, mais reste assez blanche. A saint Bernard des maisons en bois sont bientôt finie d’être construite. Des promeneurs profitent du soleil pour une jolie ballade autour de la chapelle… Mais ? mais je suis contré en Sud ! c’est quoi ce bazar ? pourtant je suis relativement bas (à peine au dessus de la crête soit ~1000m), je devrais être pris en charge par la brise. Je laisse filer pour voir si la brise prends le dessus en basse couche … pas vraiment. bon ben faut juste assurer les pleins sans trop perdre de temps. Les thermiques sont encore assez généreux : à st hil je vois encore du monde au dessus du déco. Le plein habituel au niveau de la chapelle de Saint Bernard … c’est toujours aussi chahutant, mais ça se fait bien puis je me jette sur saint hil.

Je vois une fumée à l’autre bout du village qui est clairement poussée par le vent du sud. Du coup je commence à m’inquiéter que l’aérologie devienne turbulente. Je passe le pilier sud à une bonne hauteur. Je me jette vers le déco Sud. Une aile se pose sur le terrain du syndicat d’initiative, juste derrière le rideau d’arbre … J’ai juste l’altitude suffisante pour passer le rideau d’arbre qui sépare le déco sud de l’atterro du S.I., normalement ça se passe bien et derrière il y a suffisamment de dégagement. J’ai pas trop envie de jouer au « warrior », je veux assurer un posé propre et je ne me sent plus d’attaque (voire assez rincé).  Je ne vais donc pas franchir ce rideau d’arbre. Je tente une approche pour me reposer au déco sud. Je suis long. Je tente quelques zig sans y mettre assez de conviction … du coup je suis un bon poil trop long. J’enfonce les mains dans l’idée de me rapprocher des très bas régime… puis je les remonte à un niveau « raisonnable ». Overshoot : un tour gratuit. Je tangente la pente sous le déco sud. le rideau d’arbres monte et mon aile garde une trajectoire très plongeante. Mince ! est-ce que par excés de prudence je vais finir aux arbres ? non ça passe de pas beaucoup, mais ça passe. Bon … re concentration ! re plein : un tour dans la combe, deux tours au dessus de l’arrivée du funi et j’ai assez d’altitude pour retenter une approche du déco sud. mince le terrain a l’air un peu boueux. troisième tour et j’irais me poser dans le champ du S.I. Je fais une approche de 747, très loin des obstacles aérologiques. Je me pose comme une fleur après 2h20 de vol… et c’est là que je me rends compte que j’ai des fourmis dans les doigts. il faut absolument que je remette mes « manches à balais » … bref toute la préparation à (par)faire … mais je sais encore volervoler en parapente

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