Bon … ça remonte à y a trop longtemps (et surtout j’ai pas assez de temps ce matin) pour que je puisse faire le récit complet…
ça devait être l’une des premières fois qu’on découvrait Cote 2000 à Villards de Lans… Y avait les 3 mousquetaires que nous étions à l’époque : Jeumeu, l’Marco et moi.

Donc décollage (pas vraiment de cote 2000 : nous sommes trop fainéants …) juste du déco un poil en bas de l’arrivée des œufs… on prend la pompe (moi à mon habitude, je galère à me mettre dans le bain … surtout que la pompe de service est très tortueuse en suivant la ligne de crête à cet endroit)… puis le déclic je monte … je me laisse décaler avec la pompe vers (le vrai) cote 2000. Je fais un plein faramineux à cote 2000 tout en profitant d’un des paysages que je préfère. Le plein devait être > 2500 et la pompe décale maintenant vers le pas de l’œille … du coup je décale aussi puisque l’objectif va être de transiter vers le Cornafion au nord…

Rendu sur le pas le l’œille … je me mets à la verticale des arêtes du Gerbier et j’avance vers le Cornafion. A mi chemin des arêtes, y a un superbe nuage en rouleau qui se forme… Il tire l’humidité de la partie est des falaise, il est chauffé par le flanc ouest des arêtes. Il marque superbement la zone de confluence des deux masses d’air dans une rotation qui semble éternelle.

En me rapprochant, un spectre de broken m’accompagne un bon bout de chemin : Ma propre ombre sur le nuage est complètement entourée d’une sorte d’arc en ciel, une auréole de couleurs vives et variée.

Je suis allé jusqu’à faire ma transition en mettant mon stabilo droit dans le nuage. Moi j’étais au soleil qui me réchauffait tout en sentant l’humidité du nuage à coté qui me refroidissait.
Devant moi, le Cornafion : majestueux pic étroit, froid, minéral alors que juste à sa gauche le paysage donne sur la plaine (enfin le plateau) chaude, verte, grasse, reposante… à droite, le nuage, blanc, ouaté, à la fois doux de cette blancheur à la fois sa matérialisation permet de voir cet immense rotor de confluence. C’est lui qui me porte, tout en étant prêt à me manger si je ne maîtrise pas mon cap.

C’est un superbe moment gravé à jamais dans ma mémoire pouce