Nous sommes 4 (jeu-meu, piwaille, Jean moreno et mwoi) en ce dimanche de Pâques a partir voler.Le choix du site était l’évidence même, GRESSE EN VERCORS malgré un piteux vol sur ce même site le vendredi précédent, notre conviction était inattaquable.En effet, météo: couche à 1100m instable au-dessus vent de sud ouest 20km/h max. à 2000m grand ciel bleu. Les espérances de cross du vendredi remontaient à la surface sans toutefois les laisser déborder, n’osant pas trop y croire. Nous arrivons donc au déco en compagnie de phillippe (parapentiste solitaire vague connaissance de l’ami P-Y récupéré à l’attero) et de quelques autres parapentistes plus matinaux déjà partis ou prêt à l’être. Les conditions au déco sont relativement bonnes bien qu’apparemment un peu musclées à voir les créneaux bien nets et assez forts. 11h50, nous voici en l’air, on monte rapidement au-dessus de la crête et nous dirigeons les un après les autres vers le pilier Nord de la barre (la Pale) certains ont plus de mal que d’autres (exRazz-Y, moi) à trouver un bon thermique afin de prendre suffisamment de gaz pour la 1er transition; mais pas jeu-meu qui transite déjà sur la crête de la Ferrière. Allez j’y vais j’en ai moins que lui mais plus que la dernière fois? 2 autres me devancent de peu mais s’écartent un peu en plaine alors que je vise pile poils sur la petite falaise qui m’a permis la dernière fois, de remonter à une altitude suffisante pour la prochaine transition

J’y arrive à la même altitude qu’eux mais plus loin du sommet. Ça monte assez bien; tiens! p-y qui se décide à nous rejoindre; jeu-meu trouve un thermique incroyable d’après lui, au niveau le plus haut de la crête, qui le monte à +7+8 et transite sur les 2 sœurs moi, je pinaille un peu plus bas sur la crête alors que les autres attaquent le thermique à j-m. j’en trouve un bon à mon niveau qui me monte à 2050m je commence à transiter sur les 2 soeurs j’en suis plus loin que les autres et surtout j’aie la brise de vallée dans le pif; je n’insiste pas et me dirige dans le thermique de j-m où p-y,phillippe + un autre enroulent

je le trouve mais bien plus bas qu’eux voilà p-y et ph qui transite sur les 2soeurs moi je suis trop bas et continue à enrouler 2050m j’y vais, pendant la transition je vois que j-m est déjà au-dessus des deux sœurs (salaud il t’en faut 2) et que les 2 autres raccrochent juste au pied(no comment);

p-y va sur la face SUD et Phil sur la face EST houlà ça pas l’air terrible pourtant j-m a dit en radio sur la face SUD juste après l’éperon, on va aller voir. Presque au moment même ou je raccroche, je trouve un puissant thermique que je ne quitte plus jusqu’a env. 2600; pendant la montée j’entends p-y annoncer qu’il est posé (mmmeeeeeerrrrdddeeeuuuu!!!!)( par la suite l’ami Piwaille a été récupéré par Jean qui volait sur site et a revolé de Chamrousse pour se poser à St Hilaire)

Je pense avoir eu de la chance car, apparemment, le parapentiste qui me suivait et qui était plus haut que moi au début de la transition, s’est également posé par la suite Me voici aux barbules pour ne pas dire cumulus (humilis) et j’enquille sur le Cornafion « jean-marc t’est ou?  » « je suis derrière j’prends des photos je remonte et j’arrive » Il me semble que je n’avance pas très vite et un peu en dérive il y a du Nord-ouest ce qui est confirmé par j-m et Phil qui est arrivé à remonter les 2soeurs et nous suit pleins gaz. Un moment de doutes nous envahit sur notre prochaine destination bon on va aller jusqu’a la Moucherotte et on avisera là-bas Sur la crête du Vercors, je ne me presse pas, j’enroule de temps en temps, pas que ça soit vraiment utile mais s’est surtout pour que les gars me rattrapent; ils y arrivent juste avant la Moucherotte. Peu de temps avant j’avais vu 2 parapentistes enrouler dessus, maintenant, ils doivent transiter sur Grenoble je trouve un thermique sur le côté SUD-EST de la Moucherotte qui me monte à 2600 et quelques mètres; mes compères ne se décident pas, j’attends, ce sont eux les bons, pour moi c’est une première donc je zone, perds un peu de gaz alors qu’eux, prennent une pompe les montent 100 150 m au-dessus de moi et transitent

Ha les salauds!!! J’essaye de trouver la pompe, un pet de mouche me remonte de 3,5 cm je regarde le vario 2533,5 m ba ça doit suffire. Allez, j’me lance! Nous sommes au-dessus de Grenoble et la brise de vallée tant redoutée n’est pas trop forte et nous permet d’avance assez bien. De beaux cums en formation sont repartis sur toute la Chartreuse, bon signe; à mi-chemin, j’entend à la radio,jeu-meu demander à Philippe si on va avoir suffisamment de gaz pour raccrocher; cet espèce de poreux me fout les boules car je suis 200m en dessous de lui et alors que j’étais assez confiant sur la question ,je me mets à chercher une vache de tous les côtés et y’en a pas baiseffe (ça s’écrit comment ça?) du coup, je vise plutôt le côté Est de la crête qui remonte sur de la Bastille, la vallée y est beaucoup plus avenante que côté Grenoble ou il n’y a quasiment que les toits des immeubles ouf, finalement je raccroche assez haut au-dessus de la Bastille (env.1000m) et retrouve un petit thermique réconfortant qui me permet de trouver un autre plus puissant balisé par plusieurs parapentistes dont mes comparses; après un gain de 7 à 800 m ,je transite sur le st Eynard ou se trouve déjà les autres ailes sympa le coin hé oui 1ere fois !!! J’arrive sur la falaise dans son 1er tiers, met un peu de temps à trouver la pompe, reviens sur mes pas en resserrant un peu le relief et feu! il est là; je dépasse le fort, c’est assez turbulent, une bonne fermeture +50% me le confirme. Le thermique décale en Nord Ouest mais me monte à 2000m (?) je pars sur la crête en direction de la Dent de Crolles, une chose m’hallucine alors je vois plusieurs ailes se décaler de la crête d’env.200m en vallée et monter tout le temps de leur écart (ou vont-ils chercher des trucs comme ça?) j’essaye de faire pareil heu bof bon j’retourne sur la crête; c’est la foule des grands jours sur toute la barre particulièrement au-dessus de St Hilaire ou la pompe de la dent est matérialisé par les parapentistes. Combe de Manival, impressionnante « restez sur la crête » tout à fait d’accord, phillippe ; Jeu-meu trouve une belle pompe qui le remonte sur le bec du charvet je m’en vois un peu pour trouver quelque chose de bien, ça me maintient mais j’ai du mal à monter, je me décale sur la pente NORD-OUEST du bec (houlà c’est boisé par là) y’en a un! il me monte sur le bec du Charvet (haut de la combe de Manival) et là Bingo! je me force à faire le plaf car j’ai vu j-m raccrocher la dent en dessous du sommet et il y a trop de monde pour moi 2750m ça doit suffire, je passe env.150m au-dessus de la Dent de Crolles(quel pied,mes amis!) je continue en direction du Granier, enroule de temps en temps un thermique et me maintient entre 2200 et 2600 vinlou ça commence à cailler sérieux j’arrive au bout de la barre qui oblique au Nord vers le Granier j’ai perdu un peu de gaz car la barre descend et le Granier est un peu détaché d’elle je suis à l’ombre d’un gros cum mais l’arête sud ouest du Granier est au soleil j’y vais pleins pots (y en a plusieurs sur la bandit) aieaieaie ça va booster car la falaise bien exposée a eu le temps de bien chauffée et 3 ou 4 planeurs enroulent comme des bêtes yaaaaaaaaouuuuuuuuuu bonnanalyse je prends un méga coup de pied au cul non faut pas que j’en sorte tout de suite j’y reste tant que je peux j’me fait expulsé à 2650m ça suffit et de toute façon je n’y retournerai pas MAGNIFIQUE!!!! je transite sur la Savoyarde ou j-m et phil sont en train de raccrocher pendant la traversée, j’arrive à me réchauffer et manger une barre chocolatée que j’avais dans la poche(qu’il est con!y a pas de magasins à cette altitude)(non,non même pas un mac drive!!) -Jean-marc du côté Sud et phillippe du côté Nord ont du mal à remonter, on dirait.Pas grave c’est déjà un super vol, me dis-je !!! Sur le côté Nord de la crête du Mongelas, une autre voile débouche et monte au sommet en remontant la crête suivie de peu par phil bon on va au nord, marco, d’autant plus que j-m partit sur la face Sud n’a pas trouvé grand chose Je raccroche bas env.930 m et essaye de remonter au nord en suivant le relief je suis contré par la brise de vallée et choppe des bulles qui me chahute pas mal mais me permettent de remonter un peu, une plus grosse que les autres me permet de gagner une bonne centaine de mètre,j’avance encore au Nord jusqu’au devant de la crête ou une pompe me monte au-dessus du sommet à 2000-2100 m?? Le jeu-meu nous annonce qu’il se pose à Montlembert Philippe m’a attendu et m’entraîne sur le pic de la Sauge.En m’aidant de la petite falaise qui y monte, on passe sur le versant Nord pour monter avec un beau thermique à 2200 nous continuons en suivant la crête NORD NORD-EST on perd pas mal de gaz au niveau du col et passons sous le sommet de la montagne de la Buffat, versant Ouest. Je dépasse Philippe en m’écartant juste ce qu’il faut en vallée et engage un virage pour aller sur l’arête Nord; je suis autour 1000 m lorsque je trouve une pompe incroyable, douce gentille +5+6, quasiment droite comme un i, elle me monte au plaf le + haut de la journée 2850m, Phil lui ne l’a pas trouvé et gratte au relief j’essaye de l’encourager en lui demandant de s’accrocher et surtout parce que je ne sais pas ou aller.

En fait la destination suivante est très claire c’est le mont Colombier, je passe à 100m au-dessus mais le vario ne bipe pas très vite, quand, sortant du coté Nord Ouest (Dent de Rossanaz), un parapentiste enroule comme une buse en se laissant décaler, passe au-dessus de moi; comme par hasard je mis, quelques instants après (1/2 secondes), le cap sur …devinez? Gagné bravo plaf 2650 phillippe me prévient qu’il est posé mais ne sait absolument pas où (dommage!!!) Bon j’vais où maintenant, devant moi le mont Julioz avec sa petite copine la montagne du Chabert et derrière le roc des Boeufs J’me décide pour la crête du mont Julioz elle est la plus prête de moi et remonte plus haut, en plus un gros cum arrive par là; je raccroche bas, gloups! <1300 j’insiste quand même me décale un peu sous le cum et bing! plaf 2700m et là (la banane) devant moi: le lac d’Annecy j’y suis arrivé A ce moment trop content et pas mal fatigué je transite tout droit sur l’atterro du bout du lac à Verthier en passant sur la montagne du Charbon l’idée m’est bien venu à l’esprit que j’aurai pu(et sans problème) raccrocher le roc des boeufs pour essayer de raccrocher le col de la Forclaz pour continuer un peu ou tout au moins essayer mais l’euphorie d’être arriver à faire ce vol mythique à mes yeux me satisfaisait largement Je raccroche au-dessus de l’atterrissage à 950m j’essaye de gratter pour la forme pendant quelques instants mais la motivation n’est plus de la partie Je me pose à l’attero officiel du bout du lac à 17h20 après 5h30 de vol absolument incroyable et que je souhaite à tout le monde Il est à notifié que l’aide de phillipe(?) et la compagnie de Jeu-meu, m’ont permis sans aucuns doutes, d’accomplir ce vol dans les meilleures conditions, merci beaucoup! Pour P-Y: « la chance est l’une des composantes aléatoires qui augmente le bonheur d’un vol réussi » « un vol réussi avant le décollage n’aurait aucune saveur » ps:celui qui trouve qui a dit ça, gagne le droit de se gratter l’oreille gauche

Bons vols à tous