J’ai un rendez-vous professionnel le matin … j’expédie rapidement le boulot (mais propre quand même hein Clin d'oeil ) et je suis sur la route à 11h30 … je me retrouve chez moi, je jette rapidement dans la voiture les affaires pour tenir le ouikend et go to st hil. Je me limite raisonnablement à 4000 tours/minute sur le trajet par ce qu’il ne faut quand même pas abuser … Sur périphérique de Grenoble, je téléphone à man’s … ils sont au déco sud… tant pis pour le covoiturage, je monte directe et je gérerai ma voiture le soir.
J’arrive sur le parking et là quoi dans la précipitation j’ai oublié la moitié de mes affaires de vol : pas de caleçon et surtout pas de chaussettes. Je garde donc mes fines chaussettes de villes, je mets la combinaison de ski. Un seul gant ? ben je mettrais les moufles.Je « cours » (enfin à la vitesse que me permet ma fesse) au déco sud et là re quoi toute la bande est là. Ils n’ont pas encore décollé. Soit disant c’est cul. Serrage de paluches en règle, fin de préparation et décollage… vu l’heure, y a aucun souci pour le trajet, c’est parti pour un supersonic Saint Eynard. En sortie du déco sud, je file droit vers le sud (oui, pour ceux qui ne connaissent pas, à st hil le déco sud est au nord du déco nord qui lui est au sud – ça ne s’invente pas). Au moment où je passe devant la moquette (le fameux déco nord qui est au sud …) je me dis qu’il doit y avoir steph dans le coin … je le cherches sur la moquette et dent je le vois je cris salut ! et feu vers les thermiques les plus fort pour perdre le moins de temps possible.
Le thermique du déco delta (qui est encore plus au sud que le déco nord) est trop faible à mon goût du coup je n’insiste pas et feu vers les antennes. Là j’assure 2 tours complets pour ne pas perdre de temps à st pancrasse.
Donc j’appuie « un peu » sur le barreau … petit aller retour gratuit devant château nardant où j’ai eu du mal à monter au sommet … enfin « du mal » j’ai pas encore téléchargé ma trace mais j’ai du faire 2 aller-retour en bas avant de trouver le thermique. Au sommet de château nanar … feu 2e barreau vers le st eynard en traversant (par le milieu) la meute qui s’était ruée sur mon thermique Tire la langue
Le saint Eynard est généreux. Je me retrouve vite au niveau de la crête du haut malgré être à fond 2e barreau. A peu près à mi-chemin, je sens un gros truc… le barreau est coincé dans les talons, impossible de relâcher. C’est donc à fond 2e barreau que je me prends un beau vrac . C’est toujours jambes à peine fléchie (ben oui sciatique = moins de mobilité des jambes quand même) que je gère l’abatée consécutive et la remise sur axe nécessaire vu que je me suis retrouvé face à la falaise. Le tout s’est passé dans un mouvement étrangement doux et feutré. Peut-être le fait d’être encore sur le 2e barreau a calmé le truc ? Puis je me raisonne : si je me reprends un 2e truc comme ça, je vais perdre plus de temps que je n’en gagne (et les thermiques généreux, je ne devrais pas tarder à croiser leur nid). Du coup, je me contente du 1er barreau et je Pleure en voyant le chrono approcher les 30 minutes fatidiques pour établir un bon temps au supersonic saint eynard

Finalement 30 minutes et 45 secondes, je suis au château. Bon ça, c’est fait… quoi faire maintenant ? Pas envie de jouer à la bastille, je fais demi-tour.. L’impression de me traîner à une allure de sénateur. Je vais tout gentiment à la dent de crolles. J’attends les compères qui n’arrivent pas, alors j’avance encore un peu, musardant à chaque nuage, profitant du paysage, je zieute si je ne vois pas dôble-prez à la scia (mais y a personne). Les compères n’arrivent toujours pas et je me retrouve aux lances de Malissard sans objectif. Je n’ai pas envie d’aller au Granier. Je me souviens de la discussion sur le chant du vario… on devait rejoindre quelqu’un en Belledonne, alors je vais pour traverser. Je tente d’informer du monde de mon intention, de mon plafond et je mets le cap à l’ouest.  Un nuage me sépare les lances du bord Est de la chartreuse. Peu importe, je le traverse de part en part. Au-dessus du grand Manti, j’ai une hésitation : le mal au dos et bien présent et je voudrais m’économiser pour demain qui s’annonce extra. Non… je ne vais pas retourner à st hilaire maintenant ça serait gâcher. Je continue donc ma transition en cherchant une position la plus confortable possible pour me reposer. J’atteins le saint génis. J’espère être rejoint par quelqu’un pour l‘aspect convivial du vol … mais je me trouve gonflé de tirer du monde par là-bas sachant que c’est la 2e fois que j’effectue cette transition (et que la fois précédente même si j’avais raccroché, j’étais vaché à Allevard).

Je raccroche le st Genis au sommet… je zizouille un petit peu puis fini par trouver la pompe. Un superbe thermique bleu me monte à une altitude très raisonnable mais bien inférieure aux plafonds que j’avais en Chartreuse (un poil moins de 3000). … Je suis content, il me semble reconnaître copain steph qui a traversé. Il raccroche le St genis poursuivi par 2 delta qui entament la transition depuis chartreuse.
Là, je dois être à 2000 et le fond de vallée est relativement haut (le col du barrioz est à peu près à 1100m). Bon, ça doit le faire, je pars à la recherche d’un autre truc en me rapprochant de « grand rocher ». Je trouve un deuxième thermique qui me permet de me rapprocher de la ligne de crête. Du coin de l’œil je surveille. Steph se fait un sacré bon plaf. Je trouve un petit thermique sur la ligne de crête. Il me décale derrière (en est) et il est faible. Ce n’est pas le bon mais où chercher ?
Je n’ai même pas besoin de brancher le sniffeur à thermique, les delta m’ont rejoint et explorent l’aire de jeu devant, au large. Visiblement ils connaissent ce coin et trouvent tout de suite le thermique suivant. Merci messieurs pouce ça m’évite un sacré boulot. En jouant avec les deltas, je me rapproche des 7 laux tout en surveillant copain steph qui suit. Je ne me taille pas la bourre avec eux, au contraire, j’assure gentiment mes pleins pour voler avec steph (qui met quand même du temps à me rejoindre). En plus j’hésite à faire un maxi plein et à boucler le triangle en me posant à st hilaire : mon dos se rappelle à mes bons souvenirs. Mais je ne voudrais pas tirer steph là bas alors qu’il reste du beau potentiel de vol. Je crois c’est en allant au fond de la Jasse, je montais un thermique tout en me décalant plein est pour que steph me rejoigne… je suis passé un poil trop sous le vent du thermique. Là je me prends une petite frontale bien sèche qui me secoue le dos Pas content bobo. Bon je n’arrive pas à passer au niveau de steph pour lui faire part de mes intentions. Je me dis que je vais déjà pousser jusqu’au jas de lièvre et ensuite y aura une belle petite transition au cours de laquelle je pourrais calmer mon dos. Et puis finalement du Jas de lièvre jusqu’au grand colon, c’est allumé de gros cumulus bien joufflus et de thermiques généreux qui nous montent à la base des cum (un poil moins de 3000). En plus les lacs de Belledonne gelés donnent de superbes paysages.
A partir du grand colon, il n’y a plus de nuage. Chamrousse ferait une belle balise mais sans cumulus je risque de galérer. Je n’ai pas envie de perdre d’influx (je veux me réserver pour demain). J’arrive à dire à steph que je vais rebrousser chemin mais que je le laisse continuer. Finalement il fera demi-tour avec moi. Je m’avance en ouest pour profiter d’un nuage avancé et ne pas avoir à lutter contre le vent.

Je me jette sur le Saint Mury (là je lis le nom sur la carte). Je monte au cum quand la main gauche perd tout appui. Merde quoi qu’est-ce qui se passe ? La main gauche se retrouve sans rien, je n’ai plus de commande en main. Heureusement que j’enroule à droite …

Je mets le cap sur saint hilaire. En finesse je vais essayer de rejoindre l’atterrissage de lumbin. Au bout de deux longues minutes, le doute s’installe : Et si la brise est installée ? je vais devoir gérer une vache au milieu des champs alors que si j’assure un dernier plein légèrement plus au nord, j’assure la transition sans aucun problème. En plus je retrouve les tactiques apprises lors de mon stage init mais que je n’ai jamais « répété » avec mon aile : on peut piloter l’aile avec les élévateurs en cas de casse. Je fais quelques essais de pilotage aux arrières ..; ça revient bien. les commandes sont dures, je ne sais pas où se trouve le point de décrochage, mais j’arrive à infléchir la trajectoire à gauche en cas de besoin.

Je fais donc un virage à droite pour chercher un dernier nuage au grand replomb. Je me suis trouvé une position à peu près confortable pour piloter l’aile gauche : je passe l’index dans la suspente qui tiens ma poulie. Ça me permet de piloter ce D tout en ayant une tenue comme si j’avais une commande. La suspente de frein vole derrière le bord de fuite. Mon petit barreau est perdu dans le massif de Belledonne. Heureusement la poignée était en dragonne. Elle est resté dans ma main (je ne m’en rends compte seulement maintenant). Je la range dans la poche de ma sellette en faisant bien attention de ne pas risquer de la faire tomber (ça ferait quand même trop). Je regarde bien la suspente de frein. Je vois la partie noircie par l’ancienne poulie… c’est donc le nœud qui a glissé.
Durant la longue transition, j’entends que Marc est posé, il plie. Thibaud vient de se vacher à St Ismier il voudrait qu’on vienne le chercher (tu pourrais faire du stop mon grand). Je demande à Marc s’il peut m’attendre… mais en fait il est posé au syndicat d’initiative. Du coup c’est la révélation. Ma transition se passe suffisamment bien, je vois des ailes qui volent encore à saint hilaire… je suis en train de me motiver pour raccrocher les falaises et me poser en haut pour récupérer ma voiture. Je crains que l’atterro du syndicat d’initiative ne soit – comme à son habitude- turbulent. Marc me rassure puis s’en va. Finalement je raccroche les falaises de saint hilaire tellement haut que je n’ai pas besoin de travailler quoi que ce soit. Trois virages et je me pose dans les pelouses du syndicat d’initiative bientôt suivi de steph. Enfin je suppose que steph suivait parce que j’ai surtout vu la banane de steph se poser, j’imagine que steph devait suivre. Je lui dis qu’il aurait pu continuer. Il me dit que – comme moi- il voulait se réserver pour le (grand) vol du lendemain. Nous refaisons les nœuds de mes freins. Demain je ne volerais qu’avec un seul manche… mais comme de toute façon à cause de ma sciatique, je vole dissymétrique, ça ne sera pas bien grave.
En tout cas, on s’en est mis plein les mirettes aujourd’hui.