Feeling

Pendant la transition de la combe de Manival j’ai froid aux mains. Je mange une barre de céréales (ce coup-ci j’arrive à l’attraper) puis j’enlève une moufle pour mettre une chaufferette. Je remet cette satanée moufle dont les doigts intérieurs ne veulent jamais être au bon endroit. Puis je cherche la 2e chaufferette … que je ne trouverai jamais. Alors comme j’ai plus froid à la main gauche qu’à la main droite, je ré enlève le moufle droite pour prendre la chaufferette et la mettre à gauche plutôt qu’à droite. Puis je me rebat avec la mouffle gauche qui ne veut vraiment pas se faire enfiler. Dire que j’ai pris le temps de préparer tout mon matérielfume

Après la traversée de Manival, la course s’inverse un peu. Je reste dans l’arrière de notre troupeau … mais je peux choisir ma propre trajectoire. J’ai trouvé que -bien plus écarté du relief que d’habitude-  ça me permet d’avancer vite et bien. Je vois des ailes collées au relief qui -visiblement- galèrent. Je pense qu’ils sont trop à l’ombre de la couverture nuageuse qui couvre le massif du Saint Eynard. J’aime bien quand je peux laisser libre court à mon imagination. J’ai l’impression de voler de façon plus fluide. J’arrives aisément au chateau du Saint Eynard Smile mais j’ai perdu tous mes copains Frown

A la radio Julien et cleer discutent de l’option à prendre. Ils veulent aller vers Aiguebelette … moi ça me va  Grin

Je fais une balise sur le Rachais. Ça monte assez bien. Je suis très haut, du coup j’hésite à pousser encore un poil plus au sud, sachant qu’avec mon altitude je passerais au dessus de la ZIT sans problème. PiRK est parti sur le Néron. Il rejoins les autres sur le « Pinéa » … mais moi je ne sais pas quel relief c’est le Pinéa ! J’hésite à me jeter sur le Néron pour le poursuivre. Mais je vais courir après lui sans connaître le nom des massifs. L’objectif c’est de traverser la Chartreuse. Mon plan initial consistait à retourner à la dent de crolle, mais les sommets sont tous accrochés. Je ne pourrais donc pas basculer vers les faces ouest. Je dois donc rentrer moi aussi das la chartreuse, dans ce coin que je ne connais pas. Je retourne sur le fort du saint eynard avec l’objectif de demander des précisions, savoir lequel c’est la « Pinéa ».

En me rapprochant du Saint Eynard, je vois des ailes sur le troisième relief. Je dois passer par un tout petit relief intermédiaire (l’écoutoux). J’hésite encore entre rejoindre ce 2e relief ou bien m’enfoncer tout de suite vers le grand massif (Chamechaude). La transition sera plus longue, mais si ça marche, je suis plus dans la « ligne droite ». En plus le massif est plus imposant, donc je devrais pouvoir y faire un meilleur plein … quoi qu’il est chapeauté de cumulus. Je prends donc l’option du massif de gauche, et comme c’est le Pinéa, je retrouve mes copains de vol Grin

Pendant la traversée, à un moment, mon pied gauche dérappe du barreau. Il se retrouve coincé entre les 2 barreaux. Je gigotte mais je n’arrive pas à libérer mon pied. Je n’ai pas assez de flexibilité sur mon genou pour remonter le pied pour le libérer à la main. Je tente encore de me libérer, mais rien n’y fait. Je dois me résoudre à voler avec un pied coincé. C’est dans une position moins confortable que je raccroche le Pinéa le long de l’arrête qui monte dessus. Les copains ont fait toute l’arrête, donc j’économise un peu de sueur puisque je suis pas trop bas… mais je me fais doubler par une aile assez carrée. Pour me réconforter, je me dis que c’est parce qu’il vole plus lentement donc c’est plus facile d’exploiter le thermique. Le sommet du Pinéa est … peuplé ! il y a un de ces monde là haut !! Outre un nombre impressionnant de randonneurs, je retrouve une foule libériste … mais après avoir galéré monté lentement, je retrouve de bonnes vitesses. Je joue avec les nuages pour atteindre de bonnes altitudes qui me permet d’avancer assez rapidement. Et comme mes petits copains sont aussi perdu que moi dans ce centre de la Chartreuse, ça me redonne le léger avantage de ne pas avoir (trop) peur d’aller en territoire inconnu. Je profite de la fin du sommet / début de la transition pour refaire quelques acrobaties. J’arrives enfin à libérer mon Pied…

Je me jete sur le sommet suivant (le charmant som) où je refais un bon plein avant la pointe. Pour faire mon plein sur et après la pointe, je joue entre les bases des nuages. Parfois je monte avec des nuelles. Parfois je suis sur le flanc d’un bon gros nuage. Pendant que je joue à cache cache, j’analyse les lieux. J’hésite entre sortir de la chartreuse rapidement en suivant la vallée en direction de Saint Laurent du Pont ou bien continuer à saute-sommets dans la chartreuse. La vallée (du guier mort) est vraiment encaissée, je subodore des brises contraires. Le choix est vite fait : je continue par l’intérieur, d’autant plus que je vois bien qu’en vallée, les nuages sont sensiblement plus bas. Mais du coup je me remémore aussi le conseil que j’ai donné à PiRK le matin : les plafs sur aiguebelette sont toujours plus bas. Le plus difficile sera de revenir.

A gauche, je vois Saint Pierre de Chartreuse. J’ai une pensée pour le prez et la prezette. Je profite aussi du paysage qui est splendide.  J’arrive sur le sommet suivant (le Grand Som) en compagnie d’une aile aiguisée (R10 ou 11 ?). Nous faisons le tour des petites falaises au pied du Grand Som. Je partage mon attention entre chercher/enrouler/dériver avec le thermique et la contemplation de la chartreuse (le bâtiment des chartreux). Ils sont quand même allé bâtir un sacré monument en plein milieu de nulle part ! Le thermique m’amène enfin au sommet du Grand Som. 2300m !

Ces sommets du massif de chartreuse sont véritablement tous différents. Le Pinéa est une dent avec des arrêtes qui montent à cette dent. C’est une canine. Le Charmant Som est un vaste plateau vert assez doux entouré de falaises plus acérées …. ça serait une grosse molaire. Le Grand Som est une arrête. maintenant que je fais la comparaison avec la dentition, je dirais que c’est une incisive, toute en largeur.

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